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(Alexandre D’Astous)-À la suite de l’annonce du Groupe TVA de la suppression de 87 emplois, principalement dans les régions, le député de Rimouski–La Matapédia, incluant La Mitis, Les Basques et la Neigette, Maxime Blanchette-Joncas, réitère l’urgence d’une intervention pour soutenir les médias régionaux et locaux, frappés de plein fouet par une crise sans précédent.

« Derrière chaque chiffre, il y a des visages, des familles, des gens de chez nous. À l’approche du temps des Fêtes, deux travailleurs de plus perdent leur emploi ici même à Rimouski. C’est une perte immense, humaine avant tout, mais aussi collective : chaque départ fragilise la capacité de nos médias régionaux à informer, à raconter et à faire vivre nos réalités locales », a déclaré M. Blanchette-Joncas.

Deux postes coupés à Rimouski

À la station régionale du Groupe TVA à Rimouski, deux autres postes disparaissent. En 2023, la station comptait 30 employés. Aujourd’hui, il n’en reste plus que huit. « Il y a tout juste un mois, TVA annonçait des coupes dans son service des opérations. Aujourd’hui, 87 autres emplois s’envolent, notamment en région. Pendant que nos médias luttent pour survivre, le gouvernement fédéral reste inactif et n’a prévu aucun soutien aux médias privés dans son dernier budget. Pourtant, la solution est à portée de main.

En rétablissant la taxe sur les services numériques, une mesure que les libéraux avaient eux-mêmes préparée sous Justin Trudeau avant d’y renoncer en juillet dernier, Ottawa pourrait récupérer 7,2 milliards de dollars sur cinq ans. Les libéraux avaient pourtant reconnu la nécessité de cette taxe pour que les géants du Web paient leur juste part. Mais en reculant, ils ont privé le Canada et le Québec de revenus essentiels pour soutenir nos médias et notre culture. Résultat : cela n’a rien changé aux relations commerciales avec Washington, et ce sont encore nos médias et nos régions qui en paient le prix.

Ces sommes devraient être investies dans un fonds dédié à la culture et à l’information, afin d’assurer une couverture journalistique de qualité partout au Québec et au Canada. Les nouvelles coupes le prouvent : « il ne s’agit plus d’hésiter, il faut agir », a déclaré M. Blanchette-Joncas.

Une crise médiatique

« Nous sommes face à une véritable crise médiatique. L’accès à une information de qualité dépend de la vitalité de nos médias et de leur enracinement dans les réalités québécoises, surtout en région. Le gouvernement ne peut plus ignorer les médias privés et communautaires, encore très présents hors des grands centres. Il y en a quatre dans ma circonscription.

Chaque nouvelle coupe est un coup porté à la voix des régions. Si Ottawa prend cet enjeu au sérieux, qu’il rétablisse la taxe sur les services numériques et qu’il mette sur pied un fonds garantissant que les revenus générés soutiennent vraiment la culture et les médias. Si le gouvernement croit vraiment à la diversité et à la démocratie, qu’il redonne aux régions les moyens de se faire entendre. Parce qu’une région sans nouvelles, c’est une région sans voix. Et le Québec, lui, a encore beaucoup à dire ».

Photo : Maxime Blanchette-Joncas au rassemblement en soutien aux médias régionaux le 18 novembre 2023. (Photo courtoisie)